Je crois qu'il s'agissait avant tout d'un acte de conscience. Il s'agissait de préserver quelque chose de rare. Précieux. Unique. Mais il existait tant de peuples et de civilisation qui naissaient pour disparaître... J'avais même aidé à en éradiquer certaines. Je ne sais pas pourquoi, je m'identifiai à elle. Ce n'était pas la première fois que je faisais passer l'un de mes caprices pour un acte de noblesse.

J'ai connu tant de choses, tant de vies, tant de héros. J'ai connu tant de drames et de miracles. J'ai élevé des champions et ai créé des mythes. Et parfois je me mets à regretter que le temps ai effacé mon nom.

Mes origines, aucune créature de ce monde ne la connaît. Mortelle ou immortelle. Brûlées dans l'acide de l'histoire, il n'en reste que des cendres éparses. Des mythes et des légendes que l'homme s'est amusé à essorer jusqu'à en assécher l'essence.

Je suis Gaïa, Baal, Cernunnos, Lux et Lucifer. Je suis Ra, Kali, Susano. Je suis les anciens dieux et leurs miracles. Je suis Merlin, Satan, St-Raphael, le Roi Salomon... Puis j'ai été tous ces anonymes terrifiants et terribles. Ces ombres dans la nuits, ces cauchemars et ces merveilles que les hommes ne s'expliquent pas. J'ai été ces noms écrits sur des papiers qui font rêver les imaginaires les plus fertiles. C'est l'Homme qui me façonne tel qu'il veut me voire. C'est Lui qui me nomme tel qu'il veut me nommer. J'ai vécu dans ses caprices et je m'y complairait toujours car il ignore que son histoire se façonne dans les miens.

L'Homme m'a toujours amusé. Bien plus que les autres races que j'ai rencontré. Bien avant que je n'arrive, mes congénères avaient abrité la Terre. Elle était peuplée d'être primitifs. A l'instinct animal. Alors les miens leur ont donné le savoir pour construire des empires. Leur ont instruit des choses d'au-delà des astres. Leur ont enseigné les mathématiques, les sciences, les médecines. Ils leur ont prophétisé l'avenir. Longtemps, les premiers terriens nous ont vénéré et longtemps nous sommes restés. Puis les habitants de la Terre se rebellèrent du travail imposé par mes frères. Notre aîné décida de créer une race de créature que nous modelèrent de la glaise de la Terre. Ainsi servirent-ils de main-d'oeuvre à leurs travaux. Bien plus tard, les premiers hommes naquirent de l'union de ce deux êtres. Ils héritèrent étrangement des qualités de mes frères plus que celles de leurs parents d'argile. Ils eurent l'intelligence, l'arrogance et la faculté naturelle à user de nos magies. Nous confiâmes alors les hommes aux premiers habitants de la Terre et décidâmes d'abandonner ce monde, obligés à d'autres affaires dans l'Univers. Nous abandonnions les Hommes à leur inéluctable décadence. Durant notre longue absence les hommes se révoltèrent contre les maîtres que nous leur avions imposé. Il se resta alors plus qu'eux sur Terre. Je revenais bientôt pour tenir promesse. Mais mes inconstances me firent faire les plus terribles impostures. J'étais le plus jeune d'entre nous. Le plus fantaisiste, aussi. Les hommes me sacrifièrent enfants et femmes. Et le culte de mes anciens compagnons perdura tant que je décidais que l'heure n'était pas venu à ma retraite.

Mes interventions se firent de plus en plus rares. L’antiquité ne connue que peu de mes exactions. J'ai été un sage observateur et il m'était amusant de recadrer l'Homme lorsque cela me plaisait. L'une des malédictions que je lança jadis perdura jusqu'à aujourd'hui : Lorsque le roi Lycaon daigna me recevoir de chaire humaine, ma colère le changea en loup affamé. Son peuple connu le même sort. Ceux qui survécurent à son terrible appétit anthropophage. Et bientôt, la maladie se rependit jusqu'en dehors de la Grèce sans que rien ne puisse l'arrêter. Pas même moi.

Au fil des siècles, mon errance me mena aux confins de la Terre. Les répercutions de mes actes sur le monde me sembla toujours démesuré. C'est après mon retour en Albion où j'achevais de guider un noble souverain que mon zèle me coûta. De nombreuses fois, je m'étais mêlé aux hommes jusqu'à pouvoir imiter même leurs sentiments les plus puissants. Jusqu'à pouvoir imiter l'amour. Je connus de nombreux amants, une pléiade de maîtresses. Combien entrèrent dans la légende ? Combien eurent profité de mon immortalité et des pouvoirs que je leur offrait ? A l'une d'entre elles, j'entrepris d'enseigner certaines magies en échange de ses faveurs. Il m'avait été souvent donné d'apprendre aux mortels à user de sorts et de magies car je savais leurs liens très forts avec les miens. Elle n'avait que seize ans. Lorsqu'elle eut tout appris de ce qu'elle désirait apprendre, elle me fit enfermer pour ce qu'elle espérait une éternité. Mais je pus m'en libérer peu de temps après. Brisé par la trahison, je préférais abandonner l'Europe qui connus les siècles d'obscurantisme que l'on nomme le Moyen-Age. Et je me rendis en Orient.

Le Moyen-Orient était un territoire dans lequel je me laissai volontiers bercer par les chants et les senteurs d'épices. Je voyageai jusqu'en Jérusalem et Babylone, la Grande et la Noble. Les influences orientales m'avaient appris à rester indifférent aux guerres des hommes. Les Croisades commençaient de plein fouet. Au nom d'un Dieu dont j'ignorais l'existence et du fils de celle que j’aimai autrefois. Je décidai que je m'étais bien trop impliqué dans cette partie du monde pour pouvoir me permettre de nouveaux attentats sur leur destin. Quand les guerres firent détruire des villes, je quittais le monde des hommes et de la Terre. Lassé.

Mais je m'étais attaché à eux et mes frères ne purent me reconnaître, lorsqu'il me revirent. Ils avaient tant déteint sur moi qu'en des millénaires d'existence, rien ne m'avait changé aussi rapidement que la promiscuité des homems. Ils m'accordèrent alors l'autorité sur la Terre et m'envoyèrent de nouveau là-bas. J'entrepris donc de faire sortir l'homme européen de sa sauvagerie primitive qu'il tenait de leurs ancêtres de chair pour l'influencer vers le passé glorieux où fus jadis un guide discret mais influent : L'Antiquité Grecque et Latine. Je considérais que les autres continents avaient suffisamment suivis nos illustres enseignements pour que ma présence ne soit que néfaste pour eux. Je n'étais pas prêt. Je me concentrais que sur lui. L'homme européen. Le plus arrogant mais le plus idiot de tous.

Pour cadeau, j’insufflais des vérités oubliées à quelques élus qui entreprirent de faire marcher leurs congénères sur leurs pas. Ma plus grossière erreur, cependant, fut de ne pas empêcher le contact avec les civilisations encore proches de nous avec les Européens. Trop occupé ailleurs. Trop occupé à observer leur évolution. Ils massacrèrent tout en peu de temps. La guerre, la maladie, la famine et la mort. Ce n'était pas pour les Chrétiens que furent prophétisée l'arrivée les quatre allégories de l'Apocalypse. Peut-être par lâcheté ou par lassitude, j'ai préféré ne pas intervenir. Peut-être que était-ce ainsi. Il fallait que toute trace de notre venue sur Terre diparaisse... C'est ainsi que mon vrai nom fut effacé des dernières pierres des temples Aztèques. Du moins, je le pense.

Rapidement, les événements s’enchaînèrent sans que je puisse intervenir. Les massacres en Afrique, les guerres en Europe de l'Est et jusqu'en Europe, l'influence anglaise sur l'Orient et l'Afrique, les colonisations Américaines... Je décidais pour l'heure que l'homme n'avait pas besoin de moi, encore une fois. Et mon absence, sans doute, acheva de me faire perdre toute autorité sur nos enfants. Je me rendais en Angleterre pour enseigner les puissances cachées de la Terre et des hommes à quelques privilégiés. Car il était bon de continuer à faire rêver les hommes dans cette ère de mécanique et de nouvelle industrie.

C'est en Angleterre que je me suis arrêté d'abord. J'avais initié quelques apprentis qui nommèrent leur jeune science l'Esotérisme. Et elle fut rependu jusqu'aux cercles les plus intimes des sociétés les plus secrètes. Beaucoup la rejetèrent portant. Mais je n'insistais guère.

Un homme vint à moi dans l'espoir d'en connaître d'avantage. D'abord à travers une correspondance épistolaire. Ce que je pris d'abord pour un désir de puissance stérile n'était en réalité qu'une curiosité naturelle pour les secrets de la vie et de la vérité. La bienveillance de cet homme me laissa perplexe. Alors je pris le large et le rejoignit sur son île. Je découvrais sa femme et sa fille. Je le découvrais lui. Un homme de bonne qualité, gentleman, doué d'une vertu exemplaire et étant d'une très agréable compagnie. Au fil de nos conversations, nous en étions venus à discuter de la Grèce Antique et de son ésotérisme. Son savoir me surprit d'abord. Puis m'intrigua. Nous pouvions discuter des heures. Alors il me parla des Neuri. D'abord comme d'un peuple perdu. Et je lui racontais ce que j'en savais d'eux. Il m'avoua être le dernier descendant de ce peuple. Il démontra sa capacité à se changer et je fis semblant d'être surpris. Il savait que je ne l'étais guère. Mais sa sagesse l'empêcha d'insister trop lourdement. C'est cela qui me plut chez lui. Alors je décidais de rester dans les environs quelques temps. Nous ne nous sommes jamais appelés par nos vrais noms. Il m’appela Mr Umbrella et je le nommais Mr Wolf. C'était un calembour qui nous plaisait bien. Comme je m'étais attaché à d'autres, je me pris d'affection pour les Moddey. J'apprenais les légendes de sa famille et je lui narrais les aventures que j'avais vécu. La présence des humains m'avaient toujours laissés perplexes. Depuis Viviane, je leur accordais très peu de confiance et seuls quelques immortels avaient réussis à me percer à jour. Les Moddey en faisaient partie.

Je devenais très vite un ami de la famille. Et lorsque madame Moddey rendit l'âme, je me présentais à lui comme un ami. A travers lui, j'apprenais la douleur qui m'étais impossible de ressentir. Puis je l'expérimenta à sa mort. Le contexte de son assassinat m'enivra des rages les plus terribles. Alors je retournais sur l'île du Man. Et j'entrepris de m'attaquer à tous ceux qui s'en étaient pris à cet homme dont la bonté d'âme valait toutes celles de l'Angleterre. Ma vengeance tomba également sur leur famille et les amis de la famille. Elle toma sur quiconque avait osé participé à son meurtre. Et il me sembla de mon devoir de retrouver sa fille Penelope qui se retrouvait dorénavant seule. J'ai suivis ses traces. Puis, je l'ai convaincu de m'accompagner dans mes voyages. Elle n'avait plus rien sur cette île. Ni famille, ni ami. Il ne lui restait qu'un vague visage qu'elle croisa à de rares reprises et qui fut son seul repère familier. Elle fut également séduite par l'opportunité de découvrir le monde à mes côtés. Son deuil fut lourd. Mais il s'acheva un jour que le sourire illumina de nouveau son visage. Quelques temps plus tard, nous partagions nos premiers véritables moments de complicité. Sa présence apaisa mes instincts naturels et c'est par sa sagesse et son goût de la curiosité que je modéra mes tempérances excessives.

Cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas rendu en Amérique. Pour des raisons bien personnels, je n'avais pas encore achevé un deuil qui me nouait la gorge. Toutefois, un peu pour exaucer un des vœux de Penelope et pour me tester moi-même, nous nous sommes dirigés vers les Etats-Unis. Une petite ville nous accueilli les bras grands ouverts. Sur un accord mutuel, alors, nous nous sommes arrêté là pour y vivre encore quelques années. Une escale aux allures de vacances que je me plais à prendre après l'existence nomade que j'avais imposé à mon amie.

Un petit mélange de Mythes et de légendes, un m"lange de Dr Who et de Mary Poppins... Et j'aime ta façon d'écrire, j'aime ton histoire et je me sens moins seule dans le PACA ^^ (je vis à Aix les Milles, mais chut)

En tous cas, voilà c'est parfait

Bravo à toi ! Te voilà enfin validé(e) après une longue - ou courte - attente. Tu peux désormais aller t'amuser et faire des connaissances mais d'abord, tu dois d'abord passer ici pour faire recenser ton avatar sinon, on va se retrouver avec des jumeaux ! Vampires et Dhampires, si vous avez un don, n'oubliez pas d'aller le recenser là-bas. Ah oui, si tu as besoin d'un boulot ou juste pour dire "eh je travaille là!", passe par ici et ici pour demander une habitation ou un endroit pour travailler.

Sur ce, je te laisse t'amuser ^^