J'en étais certainement à mon vingtième meurtre. J'avais déjà bu le sang de la donzelle et il ne me restait plus qu'à lui retirer quelques attributs qui lui seraient inutiles. C'était marrant,aucun humain ne pouvait m'attraper, il aurait beau courir partout pour me trouver, jamais il n'y arriveraient. Et puis, j'avais inspiré la crainte et l'imagination. Alors qu'on m'immortalisait dans des romans, j'entrais dans l'histoire à tout jamais. J'avais exactement les bonnes connaissances. L'homme au parapluie m'avait bien enseigné. J'avais tout appris, j'avais tout assimilé. Si ma mère était toujours en vie, je pense que je l'aurais tuée elle aussi, pour me venger de ce qu'elle m'avait fait...
Alors qu'avec un couteau, je commençais à entailler la peau délicate du cadavre devant, moi, une voix m'interpella. Je me retournais vivement et je vis un vampire, Il était beau, puissant, et... bien plus âgé que moi.

-Je suis enchanté Monsieur... Je suis bien Stephen... Mais il est vrai que depuis peu, on m'appelle Jack...

On ne m'avait jamais parlé des Blades, mais en voyant cet homme,je su qu'il était puissant et craint des vampires. Il était comme moi, mais à plus grande échelle... J'ouvre la bouche, je pense que si j'avais pu rougir... Je m'approche de lui, laissant tomber mon scalpel et sourit un peu. Je viens caresser son visage et je ne peux m'empêcher de sourire encore plus.

-c'est l'homme au parapluie?

Je l'espérais tellement. Parce que mon créateur m'avait laissé tout seul, et je ne voulais pas à avoir lui devoir quelque chose, alors que l'homme au parapluie.Je pensais qu'il m'avait abandonné, mais si cet homme était venu le voir grâce à lui, alors ça voulait dire que je n'avais pas été abandonné. Et ça, ça me réconfortait. Je lui avait promis de graver mon nom dans l'histoire, j'espère qu'il avait vu, et qu'il était fier de ce que j'avais fait, il avait comme une figure paternelle pour moi.

Je regarde ce magnifique vampire, il m'avait été envoyé par mon protecteur, celui qui avait fait de moi ce que je suis maintenant. C'est lui qui m'avait enseigné l'anatomie, le latin, la littérature... J'avais été sauvé par cet homme. Il était un peu comme mon ange gardien. Si je le revoyais, il faudrait que je le remercie. Je comptais le retrouver un jour. Même si pour ça, je devais attendre un millénaire. J'aime ce que me dit Samaël.

-merci beaucoup de ces compliments... J'espère vraiment devenir célèbre. Je l'ai promis à l'homme au Parapluie.

Je suis flatté de savoir qu'on cherchera toujours à savoir qui je suis, à découvrir mon identité. C'était tellement bon de le savoir. Quel doux son à mes oreilles. Je regarde le magnifique vampire, il m'attirait tellement.Il caresse mes cheveux, comme si pour lui, je n'étais qu'un gamin. Je ne voulais pas être un gamin pour lui, il m'attirait tellement.Si mon coeur battait, il battrait pour lui, et pas qu'un peu. J'avais tellement envie d'embrasser ses lèvres. Mais bon. Je récupère mon scalpel avec un petit sourire. Je viens terminer mon oeuvre et le regarde.

-peut-être voulez vous un cadeau... Son coeur doit contenir encore du sang.

Je sors le coeur et lui souris, un genoux à terre, un peu comme une demande. Bon sang, que ses lèvres me donnaient envie de les  embrasser, de  les faire miennes. Je me lève doucement, les  mains en sang. S'il voulait faire de moi son fils, qu'il m'oublie, je ne voulais pas être son fils, je voulais plus que ça. Je voulais être dans son lit, à ses côtés. Je voulais devenir son amant, tout simplement. Et je ne voulais pas le partager. Je le regarde dans les yeux.

-vous avez de très jolies lèvres... Vous me laisseriez y gouter?

Je ne pouvais pas dire que je n'aimais pas les compliments. Après tout, qui n'aimait pas? Je vois son sourire quand je lui offre le coeur. Il y plante ses crocs... Sexy... Trop attirant, il était un véritable appel à la luxure. Je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir. Mais je ne pouvais tout de même pas arracher mes vêtements et les siens, et nous rouler ensuite nus dans les rues de Londres, non loin d'une de mes victimes, nous unir dans des bruits assourdissants. Je ne peux empêcher un sourire d'arriver sur mes lèvres. Il me donne tellement envie, mais rien que le fait d'avoir tuer me donne envie... Ma mère m'avait vraiment perverti. Je regarde sa langue lécher le sang et je souris doucement. Puis il attrape mon menton et je pose doucement mes bras autour de son cou. Je sens ses lèvres toucher les miennes. J'ouvre la bouche pour pouvoir jouer avec sa langue, l'attirant un peu plus près de moi. Je passe mes mains dans sa chevelure blonde et je souris avec tendresse.

-je tiens quelle place dans cette famille dis moi...

je lâche son cou pour venir caresser son torse musclé, tellement attirant. Bon sang, je devais me retenir. Mais c'était tellement dur. Je viens caresser son torse avec plus d'ardeur, passant mes mains sous son haut. Je n'étais pas novice, et je pense qu'il allait vite s'en rendre compte. Mais j'entends alors des sifflets... Merde, les flics. Je regarde le magnifique vampire, ramasse mes affaires, lui attrape la main et l'entraine chez moi à toute vitesse. Je le regarde avec une quasi dévotion et retire mes vêtements tachés de sang. Je sens que les flics allaient encore me demander des conseils, car oui, j'étais expert pour la police, quel meilleur moyen pour porter loin de moi les soupçons? Et un des meilleurs experts de Londres.

-Tu devrais te changer, la police va surement venir me voir...

Je vient embrasser de nouveau ses lèvres et le regarde dans les yeux.

Oui, j'étais pressé, et encore, je me retenais pour lui. Bien entendu, que je le voulais dans mon lit, me rouler avec lui dans toutes les manières qui soient.Oui, je voulais découvrir chaque pas elle de son corps. Mais dans la minute, je ne pouvais rien faire, je devais être patient. Et oui, les flics débarquaient sur mon lieu du crime, j'avais donc emmené le bel apollon chez moi. Alors que je me déshabille, je le regarde faire de même et je souris, n'en manquant pas une miette. Puis il me parle des regards de haines posés sur moi car j'étais gay. Je ferme les yeux à son baiser. S'il savait le genre de  personnes qui étaient venus partager ma couche. Des flics, des hommes politiques, des hommes de foi. Je regarde mon bel invité et je lui caresse le torse doucement. Il était tellement beau.

-je dois bien avoir quelque chose laissé par le garde du corps de la reine... Suis moi...

Je l'entraine dans la penderie et fouille pour lui sortir une tenue un peu moins chic que celle qu'il avait, mais c'était  une belle tenue tout de même.

-Tiens, je pense que c'est à ta taille...

Je n'aimais pas ces baisers sur mon front, je me sentais si jeune, et puis, je n'avais jamais vraiment eut ce genre de gestes dans ma vie, ni dans ma mort. Je le regarde, me mordillant la lèvre inférieur doucement. J'avais trop envie de lui. Mais... Il ne comptait pas rester ici longtemps? Il comptait faire quoi avec moi? M'emmener avec lui? Je n'étais jamais parti de ma ville natale, j'avais un peu peur de ça. Je le regarde et j'entends qu'on vient frapper à ma porte. Je soupire et je vais ouvrir. Les flics étaient là, ils me posèrent plein de questions. Puis quand ils partirent, je revins auprès de mon hôte.

-je dois partir de cette ville?

Je n'ai pas vu son regard vers les policiers, mais j'ai vu qu'il leur faisait peur. Il me plaisait de plus en plus. J'avais tellement envie de foncer dans ses bras et de l'embrasser alors que la police était là. Mais je me contenait, en fait,je paraissais calme et serein devant les flics. Puis ils partirent et je retournais près de cet homme dans ma demeure. Il voulait que je l'accompagne, que je le suive, que je rejoigne sa famille. Je devais quitter Londres. Mais il était vrai qu'on pourrait se demander où j'étais passé. Mais ne trouverait-on pas étrange que je sois parti en même temps que la fin des meurtres? Je réfléchis. Il y avait bien une solution, je pouvais revenir discrètement faire encore un ou deux meurtres, alors que je serais officiellement dans un autre pays, chose qui me disculperait automatiquement. Je hoche doucement la tête, me laissant mettre sur ses genoux, je semblais si léger dans ses bras.

-d'accord je te suis... Et oui, j'ai peur de quitter ma ville natale, je ne l'ai jamais quittée... Je connais chaque parcelle de cette ville...

Je pense que changer d'air ne peut pas me faire de mal tout compte fait. Il me dit que sa famille est nomade et que sa maison principale est en Russie. Je lui caresse le visage et je l'embrasse avec envie.

-parle moi de tes enfants... Je sais que je n'ai que 3 ans vampiriques, mais... ne me traites pas comme un gamin, je t'en prie...

Je ferme les yeux et dessine sur son torse avec mon doigt. J'avais tellement envie de lui, mais j'attendrait qu'il m'en donne l'autorisation... Les vieilles habitudes... J'avais eut des clients maniaques du contrôle... Ils aimaient attacher l'enfant que j'étais, ou me donner des ordres. Et là, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec Samaël. Alors je ne tenterait pas le diable.

A la simple idée qu'il serait toujours avec moi, comme mon ombre, me fait penser un peu à mon mentor, Mr Umbrella, l'homme au parapluie comme je l'appelais. Même s'il était parti, il veillait encore sur moi, par l'intermédiaire de ce beau blond devant moi. Je me sentais tellement bien avec lui, comme si je l'avais attendu toute ma vie. Comment était-ce possible? J'avais tellement de questions à poser. Déjà, sur notre condition de vampire, puis aussi,sur comment étancher correctement cette soif de sang qui me lancinait? Je devais me contenir pour pas faire de massacre. Je me colle à lui et je l'écoute parler de sa famille. Ses enfants, il n'a abandonné aucun vampire qu'il avait créé, et moi, le mien m'avait laissé seul, peut-être était-il mort. Je n'en savais rien. Je le laissais me caresser les cheveux, la hanches. Il était tellement doux avec moi, j'étais ravi. Puis il me demanda pour moi.

-Jack, j'aime bien ce prénom... Et puis, je suis plus connu sous ce nom que sous celui de Stephen... Moi, je suis orphelin dans ma vie humaine comme dans ma vie vampirique... Ma mère était une fille de joie, et elle m'a gardé dans le seul et unique but que je puisse lui ramener plus tard de l'argent... en faisant le même métier qu'elle... Pour avoir sa dose d'opium... L'homme au parapluie était un de mes clients, et il a commencé à m'enseigner les bases...

Je souris, puis je me lève et prends quelques vêtements. Je ne peux m'empêcher d'imaginer que désormais, je vais faire partie d'une famille... D'un clan... Je souris au beau vampire.

-Je suis près, je te suis où tu voudras... Et en chemin, tu m'en apprendras plus sur notre race, si tu es d'accord...

Je souris et le suit, lui tenant la main parfois.

Alors que nous avancions vers la Grèce, endroit où il possédait une villa, je lui posais des questions sur notre race, celle des vampires. Il possédait un tel charisme, j'avais l'impression d'être minuscule à ses côtés, presque invisible. Mais je ne l'étais pas à ses yeux, je le voyais bien. Il me dit qu'on ne devait pas montrer ce que nous étions. Hum, intéressant, y avait-il quelqu'un pour vérifier tout ceci? Il m'affirma qu'il m'aiderait à contrôler ma faim, ma vitesse et ma force. Je sers doucement sa main et lui fait un de mes plus beaux sourires.

-Merci Samaël, ça me touche réellement, tout ce que tu fais pour moi... J'aimerais te rendre la pareille, je voudrais faire quelque chose pour toi.

Nous nous sommes arrêtés devant la tour Eiffel en construction. Elle était déjà très grande. Il me promis qu'on irait à son inauguration. Je souris et je l'embrasse.

-Merci, et oui, allons dans cette ville romantique... Et on y fera tout ce que tu voudras.

Et pour accentuer mes paroles, je me frotte sensuellement à lui. Je le regarde avec un grand sourire et prend la direction de Vienne. Je ne savais pas encore pourquoi, mais je me sentais enfin entier depuis que Samaël était apparut dans ma vie. L'homme au paradis le savait-il quand il l'avait envoyé à moi? Surement, je pense. Je pose la tête sur l'épaule de Samaël. Peut-être qu'après tout ça, il acceptera de fonder une famille avec moi, même s'il en avait déjà une, on pouvait l'agrandir non? Je caresse sa main de mon pouce et plus tard, nous arrivons enfin à Vienne, je le laisse me conduire là où il veut. Je suis sien désormais, coeur, corps et âme. Nous ne faisons plus qu'un à présent. Je le sais, je le sens en moi. Lui et moi, c'est pour l'éternité.