Si Covergroove est devenu en quelques années le patelin moche le plus infesté de monstres des Etats Unis, la présence d'Octave sur place n'est pas si évidente. Pourtant les raisons de son installation sont assez communes quand il s'en explique : la laideur du climat permet à tous les carnassiers de sortir parfois en journée sans devenir des boules à facettes, le peu de fréquentation du lieu permet de ne pas croiser trop de mauvaises têtes et de bénéficier du bon-air-pur-de-la-campagne-oh-sens-moi-ce-fouin-Jeannette. Evidemment les coins paumés sont toujours les plus appréciés quand on est du genre à avoir besoin de cacher des gros sacs poubelles pleins de viande desséchée. Octave ne bénéficiant pas d'une grande popularité auprès des classes régnantes chez les vampires, et ce malgré leur proximité générationnelle, son installation à Covergroove ne saurait bien-sûr pas être aussi innocente. Il vient traîner son oeil d'espion et surveiller l'actualité locale dans l'idée de redorer son propre blason.
Avec sa montagne de valises, il investi un des appartements les plus fortunés, dans le bourg et y fait pendre de très épais rideaux. Pendant quelques semaines il vit dans la plus parfaite tranquillité, sort de nuit avec ses tenues de hautes coutures pour prendre un petit verre et écouter des concerts, rôder un peu autour du camion des dons du sang.

La pincée d'années où il était un être vivant, Octave ne s'en souvient presque pas. Il a changé de nom presque instantanément après avoir été transformé et en a pris depuis un certains nombres. Il y a chez lui une étagère étrangement consacrée aux documents maritimes. Il ne s'y intéresse pas mais il a été marin et c'est comme un petit temple en l'hommage de sa première identité sur terre : Jean Auguste. C'était un matelot, ça il en est à peu près sûr. Octave accorde une importance énorme à la mémoire mais bizarrement il n'a jamais conservé celle de sa propre existence. Il ne se souvient pas qui sont ses parents, où il a grandi, qui étaient ses proches ni comment il est devenu membre d'équipage sur La Grande Ourse lors du trajet Transylvanie-France en 1712. C'était un gars un peu miséreux qui ne savait pas lire et pas écrire non plus ou vraiment à peine. Il n'était pas franchement intelligent, plus tout jeune pour l'époque, n'avait pas grand chose pour lui. Sa peau était une espèce de couverture de cuir et ses dents jaunes menaçaient toutes de tomber au moindre éternuement. Il travaillait à bord d'un navire marchand pour nourrir sa famille, il lui semble. L'escadre transportait des plantes, des bourgeois et une grosse boîte noire scellée dans la cale qui ressemblait vraiment à un cercueil mais en encore plus lourd. Jean n'était pas très curieux et ne se demanda jamais ce que c'était que ce truc. C'était la propriété d'un riche viconte quelque chose. Lors d'une tempête qui remua tout le navire, fit passer quelques mecs et pots de fleurs par dessus bord, la boîte se détacha de son socle, se cogna contre une paroi et se fendit. Jean descendit voir et s'abriter et il vit s'en échapper des dizaines et des dizaines et des dizaines et des dizaines de rats qu'y en avait tellement que c'était pas normal que ça tienne dans le cercueil. Puis une silhouette noire un peu flasque s'extirpe de la montagne de poils gras et de museaux grouillants et là Jean s'évanouit. Y a eu un moment de vague et de panique. Quand il se réveille, il croit que c'est le capitaine qui est penché sur lui et qui essaie de le remettre sur pattes mais c'est bizarre parce que le capitaine ne se pencherait pas sur lui comme ça, il lui mettrait plutôt un seau de pisse dans la tronche. Autour de lui y avait plus un seul rat, par contre il lui sembla voir pas mal de mecs morts dans des postures très bizarres. Et la chose penchée sur lui pompait tout son réservoir de rouge avant de lui cracher à la gueule et de le laisser comme ça. Après s'être évanoui à nouveau, Jean fut éveillé par une douleur insoutenable et se contorsionna comme un possédé sur tout le pont déserté au milieu de la tempête, encore plus horrifié par l'hécatombe totale qu'était devenu le bateau. D'horreur et de souffrance, il se jeta à la mer.
Son corps est balloté par les courrants marins pendant des jours avant de s'échouer sur une île. Il s'enterre dans le sable comme un coquillage et demeurre là presque un an. Il s'attaque aux animaux, se comporte comme un fou, n'est guidé que par instinct et ne comprend évidemment rien à ce qui lui est arrivé. Il assassine des naufragés un jour et comprend d'un coup la nécessité de revenir vite à la civilisation. Le soleil lui brûle la rétine. Il est reccueilli par un navire qui a aperçu ses signaux et le dépose dans un port anglais. Il ne se prive pas de suçoter les deux mousses pendant les quelques jours de trajet et se félicite de sa capacité de contrôle. Sa sauvagerie se calme peu à peu.
Il demeurre dans la ville où on le dépose plusieurs années et vit comme un mendiant, s'abrite dans les égoûts où sous les porches et arpente les rues la nuit pour déchirer le cou de la première brebis isolée. Il n'a toujours pas conscience de la dangerosité de sa posture. Heureusement, la terreur qu'il sème finit par attirer un groupe de vampires anglais pour qui le procédé de ses meurtres ne laissent pas trop de doute sur la nature de l'auteur. Après quelques jours d'enquête, ils ne peinent pas à le découvrir. Sale, assoifé, déraisonné, impulsif avec un rire sale et des manières de rongeur, il les accueille d'abord avec beaucoup de méfiance mais très vite laisse parler sa curiosité face à des semblables. Il n'est pas puni pour son indiscrétion car son cas, de toute évidence, a été bâclé. Probablement a-t-il été mordu par un de ses révolutionnaires dont les actions commencèrent au XVème siècle et qui souhaitaient répendre la peste et leur espèce dans le monde. Ses quatre bienfaiteurs étaient tous aristocrates et se chargèrent de l'éduquer et de lui apprendre à apprécier les privilèges de son nouveau rang. Il vit avec eux à Londres.
Il fréquente Londres pendant 20 ans et se renomme Nicolas. Il fait son entrée dans le monde après avoir reçu une solide éducation littéraire de la part d'un de ses protecteurs éminents. D'abord un peu revêche, il devient un des premiers dandy d'Angleterre et fréquente un milieu de plus en plus huppé et de plus en plus noble. Il côtoie des artistes de l'époque dont beaucoup sont encore célèbres aujourd'hui -faisant de lui un professeur de lettre et d'art particulièrement intéressant on l'imagine. Il tombe amoureux fou de sa belle maîtresse, Valéria. C'était bien-sûr la plus belle femme qu'il avait jamais vu de toute sa vie, plus belle encore que les petites bourgeoises sur La Grande Ourse. Les vampires jouissant de cette espèce de beauté morbide, il tomba envoûté comme beaucoup d'autres hommes. Elle était infiniment plus vieille que lui et pouvait lui raconter les horreurs de la chasse aux sorcières, sa culture et son intelligence n'avait à son souvenir aucun égal. Consciente de ce dévouement, elle le laissa l'aimer et le garda près d'elle longtemps sans jamais lui laisser de place pour faire la moindre avance. Toute sa vie -et même aujourd'hui- elle n'aima que son mari qui était le sien depuis près de 3 siècles. Nicolas fut donc "friend-zoné" pendant près d'un siècle et demi.
D'années en années, et la débauche étant de plus en plus à la mode, il se met à fréquenter un cercle de vampires londonniens plus sauvage. Etant encore très impulsif malgré tout et n'ayant pas de tuteur pour le guider, il passe d'un ami à l'autre et se lie vite avec de grands organisateurs d'orgies où on pouvait s'empiffrer de pauvres domestiques et de miséreux ramassés sur le trottoir.
Après avoir frôlé plusieurs scandales dans les lois tant humaines que vampires, il quitte Londres et laisse derrière lui des dettes interminables. Il entame un voyage à travers les différentes capitales d'Europe, réside un peu au Danemark, se fait appeller Ludwig, revient en France pour assister aux révolutions de 1830 puis est obligé de se réfugier au Japon après un nouveau dérapage. Là-bas, il est recommandé à une très grande dame vampire qui ne cessera jamais de l'intimider et qui lui apprend à se nourrir plus calmement et à calmer son énervement perpétuel. Il se consacre à la musique et aux prostituées. Paradoxalement, son apprentissage le pousse à chercher encore plus de victimes que d'ordinaire. Maintenant qu'il ne fait plus un énorme repas tous les mois, il a besoin de siroter régulièrement. Son attrait pour les jeunes gens se prononce à cette période. Le voyage l'apaise, il est toujours aussi enthousiaste mais moins brute. Il s'installe en Chine pendant dix ans, accueilli par un vieil ami qui le loge et le choie en échange d'une promesse d'immortalité. Peu déterminé à faire son premier enfant, Ludwig le mangera ainsi que ses trois filles avant de quitter le continent et de revenir en Europe pour les années folles mais sentant que le climat n'est pas tout à fait à son avantage après les derniers évènements, il choisit vite de se réfugier aux Etats-Unis, à Détroit qu'il voit prospérer puis devenir la ville fantôme qu'on connaît. Ses amis le visitent parfois. Il ne pourra s'empêcher de revenir en Europe après cette hibernation pour fréquenter des milieux intellectuels et repartira la queue entre les jambes après une brève rencontre avec un proche des Volturis qui lui fait comprendre qu'il n'est pas vraiment revenu en grâce. Il retourne donc aux Etats-Unis, d'abord à New-York où la vie nocturne le ravit au plus haut point. Il y reste jusqu'à très récemment après une sale histoire -encore- de sang contaminé. Par imprudence il mordit un soir une jeune prostituée dont il ignorait qu'elle était camée jusqu'aux yeux et frôla l'overdose. Il mit longtemps à s'en remettre et n'ayant de toute façon que trop traîné à New York, il décida de profiter des évènements récents dans le monde des vampires pour se refaire une santé dans le carnet d'adresse des plus autoritaires.

Je pense sincèrement que ton personnage est trèèèès intéressant

Bravo à toi ! Te voilà enfin validé(e) après une longue - ou courte - attente. Tu peux désormais aller t'amuser et faire des connaissances mais d'abord, tu dois d'abord passer ici pour faire recenser ton avatar sinon, on va se retrouver avec des jumeaux ! Vampires et Dhampires, si vous avez un don, n'oubliez pas d'aller le recenser là-bas. Ah oui, si tu as besoin d'un boulot ou juste pour dire "eh je travaille là!", passe par ici et ici pour demander une habitation ou un endroit pour travailler.

Sur ce, je te laisse t'amuser ^^