Je regardais la porte du bar ou je sortais tous les soirs en douce. Pourtant cette fois-ci j'avais peur d'entré. Vous allez me demander pourquoi hein ? Tout simplement parce que ça ne me faisait plus autant de bien qu'avant. Au contraire même, je ne crains que je sortais encore plus mal qu'avant d'y entrer. Véridique , complètement logique, je sais l'alcool et ses mauvaises influences.

Ce pendant j'avais le sentiment que je devais y entrer. Comme à chaque fois, je me disais que peut être après ça irais enfin mieux. Qu'enfin je serais mieux, que je serais comme avant. Bien entendu ça n'arrivais jamais hein. Enfin, je soupirais et je poussais la porte, le barman me salua directement, comme à chaque fois d'ailleurs comme si il sentait que c'était moi qui ouvrait là porte. Ou alors il faisait ça, pour tout le monde. Mais bon il est, plus délectable de ce dire qu'on avait un traitement de faveur n'est-ce-pas ? Je commandait mon wisky-coca pour bien commencer. Quand je sentis un regard sur moi.

Mais pas n'importe lequel des regards, SON regards. Celui de cet homme qui me poursuivais. Enfin je n'étais pas sûre qu'il me suivait dans les rues, mais il était souvent là dans les bars ou fêtes dans lesquelles j'étais. Je me sentais de suite mal à l'aise, pourtant c'était une sensation étrange. C'est comme si j'existais. Comme si, cet homme voyais au delà de ma belle gueule, de mon sang, de ma race. C'est comme s'il voyait la vrai Bonnie. Son regard perçant, regardais toujours un peu plus profondément en moi.

C'était si étrange, si désagréable, si addictif, si oppressent, si désirable.... Tellement de contradiction en un seul regard. La première fois que j'avais sentis son regard j'avais fuit en courant, la seconde fois j'avais attendu un peu plus longtemps,et finalement je soutenais de plus en plus ce regard. Je ne l'avais dit à personne. Même la foi où ma mère m'avait attrapée et ramenée à la maison je ne lui avais pas dit. Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment, ma mère m'aurait certainement débarrassée ou au moins m'aurait protégée de lui.

Et pourtant je ne l'avais pas fait, toutes ces fois ou j'avais eu l'occasion d'en parler, je ne l'avais pas fait. Pourquoi ? Parce que je m'estimais grande, mais aussi parce que, cette sensation d'exister aux yeux de quelqu'un était si bonne, si délectable. Je voulais enfin exister au monde, et il m'offrais ça sur un plateau d'argent.

Cependant, aujourd'hui était un autre jour. Je commandais une bière et je me tournais. Je le regardais pour la première fois, vraiment je veux dire. Pas des petits coups d’œil terrifiés pour savoir si oui ou non il était là. Non non, c'était LUI que je regardais. Je m'approchais mon Wisky-coca dans la main droite une bière dans l'autre. Je me mis face à lui et je m'asseyais sans lui demandais mon avis.

C'est là que je le regardais pour la première fois. Il n'était pas beau, non largement pas. Le temps et les abus eurent de sales effets sur lui. Il n'était pas beau, non largement pas. Il était un vampire mais pas beau à en crever comme tout les autres. Non il ne l'était tellement pas, et pourtant... et pourtant, moi je sentis quelque chose émané de lui. Un rictus sur ses lèvres et je cru presque voir son aura autour de lui. Ce n'était pas explicable, peut être était-ce son pouvoir de vampire... Non c'était plus compliqué que ça, c'était naturel ! Clyde n'avait pas cet aura de tempête, Clyde était beau mais, Clyde me donnais moins envie de me damné que cet homme. Ce vampire était, un vampire comme les légendes humaines les décrivaient. Et c'était aussi glauque que captivant

« Que es-tu ? Je te préviens si tu comptes me tuer, je ne me laisserais pas faire !  »

Je le regardais de manière assez agressive pour cacher le fait que j'étais presque ébahie par lui, pour cacher le fait que plus je m'étais rapprochée de lui, plus j'avais étrangement envie de vivre. Que plus je m'étais rapprochée de lui, plus j'avais envie de fuir. J'étais perdue entre la confusion de mes sentiments et de mes ressenties sur cet homme.

Le bar était trop bruyant. Octave regarda Bonnie s'installer sans émettre le moindre son audible. La musique était très forte et pour être entendu il fallait hausser la voix. Il la regardait sans sourire ni étonnement. Le petit air outré qui fronçait le joli nez de la jeune fille n'avait rien de surprenant. Plus on s'éloigne des grandes villes et plus les gens sont comme ça, farouches. Il avait son air un peu pensif, mi amusé.

"Hehe...enfin, pourquoi est ce que je voudrais te tuer, petite ?"

Curieusement, il nota que la peau de Bonnie n'était pas si pâle ni ses yeux si brillants. L'espèce mystérieuse à laquelle elle appartenait semblait jouir d'un camouflage un peu plus efficace que celui des vampires traditionnels. En revanche, ils devaient être plus nerveux. Depuis plusieurs longues dizaines de minutes il la voyait se tourner et se retourner et se préparer pour venir. Trop mignon.
Malgré la chaleur et l'obscurité, il portait de larges lunettes de soleil noires et une paire de gants blancs. Il n'y avait naturellement aucun verre sur sa table.

-Je suis Octave LaRuina, entre autres, souria-t-il en lui tendant la main.

Trop heureux d'avoir découvert aussi vite et aussi facilement un spécimen de dhampire, Octave ne s'était pas franchement gêné pour suivre Bonnie dans les bars de la façon la plus grossière qui soit. Il n'avait pas de pouvoir magique ou de don permettant de pucer les gens. Il la suivait avec les outils modernes et s'habituait aux lieux qu'elle avait l'air d'aimer. Celui-ci était sympathique. Lounge, avec de la très bonne musique et une population ni trop dense ni trop éparse. Qu'elle soit déprimée au point de picoler jusqu'au déséquilibre complet et de venir lui parler, ça par contre c'était une aubaine. De toute façon depuis les révolutions de 1830, la jeunesse n'allait pas mieux.
La tête appuyée sur sa main, cintré dans son costume et baigné dans une lumière rose et violette, il se donnait un faux air de poète maudit. Quoi que vampire moderne, il avait conservé énormément de vieilles habitudes. Il dormait le jour, se protégeait du moindre néon et ne consommait rien d'autre que du sang. Son regard alourdi par ses paupières tombantes se posa machinalement sur le cocktail de bas étage de la cow-girl. Intéressant...ces demis-vampires avaient peut-être conservés leur palais d'antan.

C'est vraiment une hérésie de vouloir se brouiller l'esprit avec un cocktail aussi bas de gamme... Je peux savoir ce que tu me veux ? Et perd ce ton sec, ça ne te va pas du tout.

Il adorait avoir l'air raffiné et sûr de lui. Il hésitait tout de même encore à être trop direct.